Chartres : la journée du lundi
Des problèmes d’accès au réseau ont empêché les blogueurs présents à Chartres (votre serviteur, Michel et Carole) de poster "en temps réel" lundi comme espéré. Désolé. Voici les points importants :
D’abord, le pèlerinage a été un grand succès, malgré les efforts gouvernementaux pour saboter le Lundi de Pentecôte. Il y a un an, beaucoup se demandaient si le pélerinage pourrait être maintenu (d’autres rassemblements catholiques de Pentecôte avaient baissé les bras et décalé leurs dates); samedi encore, le président de Notre-Dame de Chrétienté confiait se demander si l’écran géant installé sur le parvis servirait à quelque chose, ou si les pèlerins entreraient tous dans la cathédrale. Lundi est tombé le verdict : outre la cathédrale, le parvis était plein, plus rempli même que lors de mon dernier Paris-Chartres, il y a deux ans.
La messe de lundi a été précédée d’un mot d’Hubert de Gestas. Le président de l’association a lu un communiqué dans lequel Notre-Dame de Chrétienté "proteste à nouveau solennellement auprès des pouvoirs public contre la décision de faire travailler un jour férié religieux"; le communiqué demande par ailleurs que soient reconnues les "racines chrétiennes de la France et de l’Europe" car "sans Dieu, les droits et la dignité de l’Homme ne dépendent plus que de majorités de circonstance." M. de Gestas a appelé les pèlerins à participer, dans les mois qui viennent, à la Life Parade, les JMJ avec Juventutem et/ou le jubilé du 15 août au Puy.
Le recteur de la cathédrale représentait à la messe du lundi l’évêque de Chartres, Mgr Aubertin, qui avait visité la veille au soir le bivouac de Gas. Le recteur a lu une lettre du Cardinal Sodano transmettant la bénédiction apostolique de Benoît XVI; le texte de la lettre faisait écho au thème du pèlerinage ("Notre Dame, rempart de la Chrétienté") en parlant du Magnificat, "rempart contre la désespérance" (Claudel.) La lettre appelait également les pèlerins à ne pas avoir peur "d’aller travailler à la vigne du Seigneur."
La messe était célébrée par Dom Louis-Marie, Père Abbé du Barroux. Le moine avait marché une partie de la route le dimanche après-midi, confessant entre deux chapitres comme les autres prêtres. Lors de la messe, chacun a été frappé par l’allure et la dignité extraordinaire du Père Abbé, et son sourire rayonnant lors des processions d’entrée et de sortie.
L’homélie de Dom Louis-Marie portait sur la référence que représentait, pour tous les baptisés, la vie monastique. Le moine a commenté les symboles de la croix, du livre et de la charrue, et leur application pour les laïcs catholiques : la croix représente la prière; le moine a exhorté les baptisés à s’établir "une règle de vie" pour trouver à la prière la place nécessaire. Le livre, la culture, "question de vie et de mort" pour les individus et les sociétés. La charrue invite à travailler pour une cause qui nous dépasse. Le Père Abbé a conclu en disant que Benoît XVI, loin d’être autoritaire et froid, était en réalité un "serviteur de la joie de Dieu."
L’abbé Pozzetto, aumônier général du pèlerinage, a pris la parole à l’issue de la messe. Il a évoqué le "pèlerinage invisible", les personnes et les communautés qui s’y étaient jointes par la prière – l’abbé a en particulier attribué à la prière de clarisses l’amélioration du temps au cours des trois jours ! Il a félicité les pèlerins pour la "très grande charité" qu’il avait vu règner sur la route. Après avoir appelé les pèlerins à se rendre nombreux à la messe d’action de grâces du pèlerinage (Sainte Odile, 26 mai, 19H30), il a conduit l’assemblée dans le chant de deux très émouvants "Je Vous salue Marie", l’un pour les morts de l’année écoulée et l’autre pour le Pape Benoît XVI.
Je termine par un aveu d’impuissance : l’impossibilité de transcrire les grâces extraordinaires de ce pèlerinage – grâces qu’on oublie même d’une année à l’autre. C’est tout les ans qu’il faut faire cette route pour se souvenir de ce que Notre Dame y accorde.
PS: les photos sont déjà sur le site de ND de Chrétienté !
L’autre référendum
Les Italiens voteront le 12 juin à un référendum pour savoir si leur législation en termes de bioéthique doit évoluer vers la culture de mort ou non. Les électeurs devront dire s’ils veulent abroger quatre articles clés de la loi : "l’interdiction de procéder à des recherches sur l’embryon ; de n’implanter que trois embryons à la fois par tentative d’insémination artificielle et de recourir à des donneurs de gamètes extérieurs au couple. Il leur est aussi demandé d’abolir l’article reconnaissant à l’embryon des droits analogues à celui de l’être humain."
L’épiscopat italien a pris courageusement position en appellant à l’abstention puisqu’en Italie il faut au moins 50% de participation pour que le scrutin soit dépouillé et le référendum valide. Bien entendu les partisans de la culture de mort s’offusquent mais le message de l’Eglise est passé et cette question semble dépasser les clivages politiques. En effet, de nombreuses personnalités politiques se réclamant du catholicisme ont déclaré qu’ils suivraient cette consigne.
Pendant ce temps là , en France, l’épiscopat exprime simplement des "regrets" quant à la supression d’une des 6 fêtes chrétiennes inscrites au calendrier français.
Les catholiques et le référendum
Alors qu’un sondage montre que les électeurs catholiques sont encore partagés entre le oui et le non, Michel Pinton, ancien secrétaire général de l’UDF et maire de Felletin (Creuse), adresse une lettre ouverte à l’archevêque de Clermont, Mgr Hippolyte Simon, qui avait donné un entretien dans La Croix du 24 mars dernier où il s’engageait ouvertement pour le oui. Cette lettre ouverte est consultable sur le site de Liberté Politique. Extraits :" Vous affirmez enfin que voter "non" à la Constitution, c’est "se centrer sur nos replis gaulois" et se montrer incapable "de prendre de la hauteur". Les chefs des partis qui défendent le "oui" ne disent pas autre chose. Comme vous, ils proclament que les partisans du "non" "font passer leurs considérations partisanes" avant "la crédibilité de la France". Leurs accusations sommaires font partie de la propagande des campagnes électorales. Elles surprennent dans la bouche d’un archevêque."
Le site Liberté Politique a également mis en ligne de nombreux argumentaires qui pourraient éclairer davantage un catholique pour le 29 mai.
Paris-Chartres: dimanche après midi et lundi matin.
Beau temps sur Paris-Chartres l’après midi du dimanche de Pentecôte, arrivée à Gas vers 21h00. A 21h15, arrivée de Mgr Aumonnier, évêque de Versailles. Il a traversé le bivouac en voiture, accompagné de Mr de Gestas, directeur du pélerinage. Les pélerins se sont préssés sur son passage et l’ont accueilli par des applaudissements et des "Benedetto!". Il agité sa calotte par la fenêtre de sa voiture pour les saluer.
Le Salut du Saint Sacrement a eu lieu à 21h45, en présence de Mgr Aumonnier. L’évêque a ensuite fait une méditation sur le thème "adorer le Christ comme le Christ adore le Père": l’adoration nous guérit de nos idôlatries, comme celles du pouvoir et du qu’en dira-t-on. Une consécration à la Sainte Vierge, celle de Saint Maximilien Kolbe, a clôturé la cérémonie.
Les Pélerins se sont endormis, alors qu’une légère pluie tombait sur le camp. Ce matin, lundi, les premiers chapitres sont partis à 6h45. Le Saint Patron de la journée est Saint Bernard, et le thème est le Salve Regina. Beau temps, légère bruine.
HV
Messe du dimanche de Pentecôte
La messe vient de se terminer dans la forêt de Rambouillet.
Sous un temps couvert mais sans pluie, l’affluence est au rendez-vous puisque des centaines de pélerins n’ont pu communier ce jour.
Parmi les grands messages retenus lors de l’homélie: "A l’image du monde où ils baignent, nos coeurs sont agités, vides et égoïstes". "Le coup de tonnerre de la descente de l’Esprit nous ramène à l’essentiel".
Afin chaque catholique est appelé à être ‘Apôtre de la vie divine’ et ‘aurons nous le repos tant que nos frères se damnent ? ‘
Enfin, ce soir, au bivouac, Monseigneur Aumonier, Evêque de Versailles présidera le Salut au Saint Sacrement.
En raison des petites tracasseries causées par le travail du lundi de Pentecôte, le prochain post sur le pélerinage ne sera publié que demain matin….
H V
Notre Dame, rempart de Chrétienté
Ce matin, réveil aux environs de 5h30, au son de PIE JESUS puis de Génération Jean Paul II, interprété par le groupe GLORIOUS.
Sous en temps couvert avec éclaircies, mais sans pluie, la longue colonne a débuté sa marche en direction de Rambouillet, où la messe du jour sera célébrée. Le thème principal est le Stabat Mater, sous le patronage de Saint Maximilien Kolbe et Saint Louis Marie Grignon de Montfort.
HV
PS: relisant ce poste mardi à tête reposée, je me rends compte qu’il pouvait être mal interprêté : Glorious n’était pas au pèlerinage, bien sûr, c’est la sono qui a programmé un de leurs titres !
Arrivée à Choisel
Cette première journée touche à sa fin avec l’arrivée du pélerinage à Choisel.
Sous un temps légèrement couvert, ce sont tout de même plus de 100 chapitres qui sont au rendez vous. Outre les 20 chapitres étrangers, les 10 chapitres enfants et les 20 chapitres pastoraux, on note la présence pour la première fois d’un chapitre suédois et d’un chapitre espagnol.
Bercé par le bruit des groupes électrogènes et les chants religieux, le détail à la mode est le suivant: sweat shirt rayé style polo de rugby, agrémenté de la mention ‘génération Benoit XVI’.
H V
Des nouvelles de nos marcheurs
Après la bénédiction en Notre Dame de Paris, en présence de monsieur le recteur de la Cathédrale de Paris et du Vicaire général au diocèse de Paris, la longue procession a débuté sa marche sous la pluie.
La première messe vient de se terminer dans la forêt de Verrières. Le thème de l’homélie: ce pélerinage doit être priant, joyeux et pénitent. Par l’intercession de notre très Saint Vierge Marie, il doit apporter conversion et confession.
A noter que la participation est sensiblement égale à celle des années précédentes: 7000 à 8000 personnes sont inscrites et autant sont attendues à Chartres, et ce, malgré les attermoiements dûs au travail lors du Lundi de Pentecôte.
Pour permettre à chacun de suivre la messe finale, au cours de laquelle le message de notre Très Saint Père sera lu par l’Evêque de Chartres, un écran géant sera installé sur le parvis de la Cathédrale.
enfin, on peut noter la présence d’une équipe de télévision de TF1 dont une partie du journal de 20h de ce soir sera consacrée au pélerinage.
H.V.
Les temps changent…
Sale temps pour les révolutionnaires vieillissants. Ils sont encore sous le coup des paroles méprisantes à leur égard de Bob Dylan, des "regrets" qu’avait exprimés Jane Fonda pour avoir posé sur la photo ci-contre avec les troupes communistes vietnamiennes en pleine guerre, quand sort cette interview (v.o.) de Jane Fonda.
Elle y déclare que "la cote de popularité (de Laura Bush) est très élevée, et c’est mérité", et dit même de George Bush qu’elle le trouve "très impressionnant. Je ne le connais pas, mais j’ai toujours pensé que si je me trouvais seule dans une pièce avec lui, je sympathiserais beaucoup."
Comme Dylan, son parcours religieux est un peu déconcertant : dans la même interview, elle se dit "chrétienne féministe." Et quand elle dit "chrétienne", il semble qu’elle ne veuille pas dire exactement la même chose que nous. Elle considère les Evangiles comme "une métaphore, écrite longtemps après la mort du Christ. (…) J’ai lu les évangiles qui ne sont pas inclus dans la Bible. Ceux-là me rendent fière de me dire chrétienne."
Mgr Levada
… a été nommé préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Il est actuellement archevêque de San Francisco. Souvenez-vous : nous avions évoqué ici sa courageuse participation à une manifestation pro-vie dans sa ville, la grande ville la plus à gauche du pays.
Bob Dylan, avec nous !
Gérard Gachet, dans Valeurs actuelles, remarque dans le premier tomes des mémoires du chanteur, "Pape de la protest song" des années 60, des lignes surprenantes. Extrait du livre :
"J’avais très peu d’affinités avec cette génération dont j’étais censé être la voix et que je connaissais à peine. Les problèmes de l’époque, égalité des droits, barricades, étudiants en lutte, manifestants, me donnaient la nausée. De jeunes radicaux voulant connaître "Le Prince de la contestation" débarquaient chez moi, des femmes à tête de gargouille, des épouvantails et des parasites cherchaient à faire la fête et à voler la nourriture de ma famille…"
Il ajoute qu’en dehors de sa famille, "rien n’avait réellement d’intérêt."
Quand Dylan avait chanté pour le Pape en 1997, on croyait qu’il avait tourné casaque depuis les années 1960 – il semblerait en fait qu’il ait toujours adhéré aux mêmes valeurs fondamentales.
En matière religieuse, il ne nie en revanche pas avoir connu un parcours mouvementé : né juif, il s’est brièvement converti au christianisme protestant à la fin des années 1970, avant de revenir au judaïsme.
Jean-Paul II béatifié ?
Bonne nouvelle pour le Pape
Les ouvrages de l’ex-Cardinal Ratzinger se vendent comme des petits pains. "L’intérêt pour les écrits du pape est stupéfiant", explique Mark Brumley, président d’Ignatius Press, qui possède les droits des livres de Benoît XVI. "Nous avons réimprimé 300.000 exemplaires de ses livres et avons écoulé en seulement deux jours (après son élection) tous les exemplaires qui nous restaient". Cet éditeur à but non lucratif, dont le siège est à San Francisco, a entrepris de publier les oeuvres de Mgr Ratzinger voici 25 ans. Lorsque Joseph Ratzinger a été nommé à la succession de Jean Paul II le 19 avril, l’éditeur américain a dû faire face à une demande sans précédent.
C’est une bonne nouvelle car ces livres permettront à leurs lecteurs de se faire une véritable idée de ce que croit notre Pape. Aux critiques, ils pourront ainsi répondre "dis-tu cela de toi même, ou parce que d’autres te l’ont dit ?" (St Jean 18, 34)…
Contre la dictature du ‘oui’
Certains n’y vont pas de main morte pour dénoncer la tyrannie du ‘oui’ : un jeune homme partisan du "non" au référendum a fait sensation jeudi après-midi au Sénat en sautant de la tribune du public en pleine séance de questions au gouvernement. L’intrus, qui ne s’est pas blessé malgré ce saut de cinq à six mètres, a commencé à se dévêtir dans l’hémicycle, laissant apparaître le mot "non" écrit sur son corps.
Il été immédiatement expulsé de l’hémicycle par les huissiers et remis aux forces de sécurité du Sénat, précise le service de comunication de la Haute Assemblée. Interrogé par les gendarmes, le jeune homme a précisé avoir fait ce geste pour "lutter contre la dictature du ‘oui"’. Un tel incident est quasiment sans précédent au Sénat.
Que dire, sinon que ce genre ‘d’incident’ risque de se multiplier avec la dictature européenne et que la prochaine fois, il se pourrait que le jeune homme soit armé. Au déficit de démocratie, répondent toujours des gestes désespérés…
Une famille pas comme les autres
Lundi de Pentecôte : une bien bonne de Copé!
Le porte parole du Gouvernement a annoncé que les fonctionnaires qui feraient grève le Lundi de Pentecôte ne seraient pas payés! Quelle belle démocratie surtout quand Copé déclare : "Le premier principe de la République, c’est que chacun respecte la loi". Ah bon? Et la voix du peuple, il en fait quoi? On est en plein délire… Qui y croit encore à nos politicards?
Mais, qu’on se rassure, les grévistes ne seront pas payés, mais il est justement prévu que ceux qui travaillent ne le soient pas non plus!
Alors, tant qu’à choisir… faisons le lundi buissonnier et si vous avez une activité à annoncer ou si vous en cherchez une, cliquez ici.
Les “oui” anti-démocratiques
L’Allemagne vient de ratifier le projet de constitution européenne, comme un tiers des pays de l’UE. Mais ce ne sont pas les peuples, par référendum, qui ont choisi, mais les élus.
Mais que pensent les populations? Si ces états étaient certains que les peuples adhéraient au projet, pourquoi n’ont-ils pas eu recours à la consultation populaire?
Malgré l’aspect illégal des interventions de Chirac, Veil, Giscard et autres consorts, nous avons la possibilité de refuser ce traité. Les européens nous envient et attendent qu’on débraye la machine infernale.
Simone Veil dit non !
L’insurrection des “non”
Pour la France, l’emploi, une saine économie, le non concerne tous les Français. Pierre Pujo parle d’insurrection :
"Le Non n’est ni de gauche ni de droite. Il est celui de tous les Français
qui ont perdu confiance dans leurs dirigeants et qui ont le sentiment qu’on
les trompe. C’est un Non instinctif qu’aucun parti ne peut revendiquer car désormais
il n’y a plus qu’un seul clivage politique : celui qui sépare les Oui
et les Non".
Chartres blogué au fil du week-end
Sauf calamité technique, les blogueurs du Salon Beige participant au pélerinage Paris-Chartres posteront ici au fil du week-end. N’hésitez pas à en informer d’infortunés amis qui seraient forcés de travailler lundi. Eplorés derrière leur ordinateur de bureau, il pourraient y trouver de la consolation.
Il va sans dire que les commentaires sur ce blog n’engagent en rien les organisateurs du pélerinage !
PS: Pour ceux (parmi lesquels j’étais jusqu’à hier soir) qui n’avaient pas compris, les excellentes affiches du site du CAL (dont celle ci-contre) sont des détournements de la campagne de propagande gouvernementale pour le Lundi travaillé.
Yalta (suite)
J’espère ne pas ennuyer le lecteur en revenant sur la récente dénonciation de Yalta par Bush. Sans aller jusqu’à nier les arrière-pensées qu’on lui attribue, je crois qu’on peut vivement se réjouir de son attaque contre la faiblesse de l’Occident face à la prise de pouvoir communiste en Europe centrale et orientale.
La rédaction de National Review répond à ceux qui critiquent ce geste :
Les défenseurs indignés de Yalta sont passés à l’offensive. Jacob Heilbrunn, dans le Los Angeles Times, a adressé à la vision qu’a Bush de l’histoire deux reproches typiques : d’abord, que l’occupation soviétique en Europe de l’Est était inévitable parce que "le territoire était déjà en leur possession"; ensuite que refuser de parvenir à un accord avec Staline "aurait sérieusement compromis la bataille commune contre l’Allemagne (à un moment où Roosevelt était soucieux d’obtenir le soutien soviétique dans la guerre contre le Japon, et l’a obtenue.)"
Le deuxième argument n’est pas convaincant. Staline avait tout aussi envie que Roosevelt et Churchill de battre Hitler, et quand les Alliés se sont réunis à Yalta en février 1945, le Troisième Reich était déjà à l’agonie. Concernant le Japon, les Etats-Unis étaient tout à fait capables de gagner en Asie sans le "soutien" russe.
Le premier argument, en revanche, est en partie vrai. Mais si la proximité des états baltes avec la Russie rendait leur annexion par l’URSS presque inévitable, le sort de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie, de la Roumanie et de l’Allemagne n’étaient pas nécessairement scellé. Même s’il n’était pas possible de prévenir leur occupation, (…) les démocrates en Europe de l’Est auraient été renforcés par des encouragements précoces venant de l’Occident. (…) Donc Bush a eu raison de regretter Yalta. (…) La Russie baigne dans la nostalgie des bons vieux jours du communisme soviétique : Vladimir Poutine a déclaré récemment que l’éclatement de l’URSS avait été "la plus grande catastrophe géopolitique du siècle", et des statues de Staline apparaissent à travers le pays. (…)
Messmer dit non
L’ancien Premier ministre de Georges Pompidou Pierre Messmer votera "non" au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne. En effet, il reconnaît que "la Constitution européenne telle qu’elle est soumise à référendum est mauvaise pour la France".
Les gaullistes partisans du "non" ont applaudi la prise de position de l’ancien Premier ministre. Le député UMP Nicolas Dupont-Aignan, qui a publié le compte-rendu de l’assemblée générale de Présence et action du gaullisme en se prévalant de l’autorisation de Pierre Messmer, y a vu "une bonne nouvelle pour tous ceux qui sont attachés à une certaine idée de la France".
Le bon sens d’Etienne Chouard
Etienne Chouard, d’après le portrait dressé par Le Monde daté de demain, représente typiquement le Français qui se réveille après un long sommeil politique et, par son simple bon sens, s’aperçoit que ce qu’on veut lui faire accepter va contre ses intérêts.
Tout a commencé en septembre 2004, quand les socialistes ont du se prononcer par référendum interne. Etienne Chouard ne s’était pas posé de question : il allait voter oui, comme pour Maastricht. Alors il s’interroge et commence à lire. Après est venu le temps du clavier. Etienne Chouard envoie sur une liste de diffusion restreinte à ses "collègues" et "amis" juristes sa lettre ouverte, "Une mauvaise Constitution qui révèle un cancer de notre démocratie". Il y explique que le traité est "illisible", "partisan", "verrouillé", et ne "contrôle pas plus les pouvoirs" qu’il ne les "sépare".
En deux semaines, l’incroyable se produit : environ 300 courriels de soutien par jour, le site d’Etienne Chouard, actualisé régulièrement, devient une machine à voter non. Même le Salon Beige en a parlé. Serait-ce le réveil démocratique ? La réponse de la "France d’en-bas" ? Ce qui est sûr, c’est que ce Monsieur est en train de prouver dans les faits le formidable pouvoir (ou contre-pouvoir…) qu’est Internet, ce que certains appellent déjà la cyber-citoyenneté.
La Constitution consacre la perte d’influence de la France
C’est l’analyse de Jean-Marie Le Pen dans une tribune publiée aujourd’hui dans Le Figaro. En résumé, quel sera le poids de la France à Bruxelles :
– moins de 10% des membres du Parlement européen (aujourd’hui, dans une Europe à 25, la France a 78 députés sur 732 soit 10,6% des membres contre 20% en 1979. La Constitution lui en prévoit 72 pour 2009 soit 9,6% des membres),
– 12% des voix au Conseil dans une Europe à 27 (l’égalité traditionnelle entre la France et l’Allemagne, réaffirmée par le traité de Nice -29 voix chacune-, est rompue au bénéfice de l’Allemagne qui représentera 18% des voix contre 13% pour la France dans l’Europe à 25),
– plus aucun commissaire européen (avec Nice, la France a déjà accepté de perdre son deuxième commissaire européen) car il y aura 18 commissaires pour 27 ‘pays’.
Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’arrivée de nouveaux pays (Croatie, Ukraine, Turquie…) qui continueront d’affaiblir l’influence française en Europe.
Pour une société chrétienne
Dans sa catéchèse, le pape a encore déclaré que l’histoire "n’est pas désordonnée ni sans signification", elle "ne dépend pas de puissances obscures, du hasard ou du seul choix humain. Au dessus du déchaînement des énergies mauvaises, des irruptions violentes de Satan, de l’émergence de tant de fléaux et de maux, s’élève le Seigneur, arbitre suprême de l’histoire humaine".
L’UMP dans le non !
Philippe de Villiers (MPF) et les députés UMP hostiles à la Constitution ont lancé un appel aux électeurs UMP. Le président du Mouvement pour la France, ainsi que les députés UMP Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Myard ont lancé mercredi "un appel à tous les électeurs de la majorité et à tous les Français qui hésitent".
"Il y a un ‘non’ de droite qui monte dans le pays", a affirmé Philippe de Villiers lors d’une conférence de presse. "Nous sommes beaucoup plus nombreux qu’on ne le dit dans la presse", a assuré M. De Villiers, alors que Jacques Myard a lâché: "Nous sommes la bonne conscience de l’UMP". "Tous les jours, on a des conseillers généraux et des maires UMP qui nous rejoignent", a affirmé Nicolas Dupont-Aignan.
Les parlementaires UMP favorables au "non" comptent déposer mercredi après-midi une proposition de loi pour réaffirmer l’interdiction faite aux membres du Conseil Constitutionnel de prendre parti publiquement.
Quelle lutte contre l’immigration clandestine ?
Le ministre de l’Intérieur Dominique de Villepin rend public aujourd’hui un soi-disant plan d’action contre l’immigration irrégulière. D’habitude, lorsque le gouvernement fait ce genre d’annonce, c’est qu’il a préparé un ou plusieurs projets de loi. Cette fois, il n’y aura pas de loi nouvelle, car il s’agit de mieux appliquer les lois existantes. Mais le motif n’est pas du tout celui-là , car si le gouvernement n’annonce pas de projet de loi, c’est parce qu’il ne le peut pas : le Parlement français ne peut plus voter la moindre loi en la matière: en application du traité d’Amsterdam, la politique d’immigration est désormais du seul ressort de l’Union européenne.
Il ne reste au gouvernement français que la possibilité de prendre d’éventuelles mesures administratives, en application de la politique européenne : meilleure coordination de services de police et de gendarmerie, renforcement du rôle de la police aux frontières. Mais la Constitution européenne pose en principe, dans son article III-265, "l’absence de tout contrôle des personnes, quelle que soit leur nationalité, lorsqu’elles franchissent les frontières intérieures" de l’Union.
L’imposture devient caricaturale lorsque Villepin déclare au Figaro qu’il est "hors de question" de régulariser les immigrés en situation irrégulière, alors qu’il est très précisément en train de régulariser douze clandestins qui faisaient le chantage de la "grève de la faim"…